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vendredi 23 février 2018

Tout pour les Prêtres

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

«Les Prêtres sont les bras de l’Eglise, toujours levés pour sacrifier et pour offrir ; et toute l’Eglise devrait sans cesse, unie à eux, sacrifier et offrir par ces mains consacrées. Hélas ! Dieu ne reçoit pas cette gloire, à cause de l’indifférence et de l’ingratitude des hommes. Et Il veut réunir des âmes à Lui, des âmes tellement unies au Sacerdoce qu’elles soient comme une seule âme avec l’âme du Prêtre pour glorifier l’Adorable Trinité par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ et en Jésus-Christ ; mais en passant par l’âme du Prêtre pour le sacrifier et l’offrir.»

«Je donnerais volontiers ma vie pour que Notre-Seigneur trouve dans ses Prêtres ce qu’il attend d’eux; je la donnerais pour qu’un seul d’entre eux réalisât pleinement son plan divin; il y en a qui, certes, le font; mais je veux dire que pour qu’un seul de plus le fasse, ma vie serait volontiers donnée. Ô admirable union d’immolation, d’amour, de zèle, entre le Cœur de Jésus et le cœur de son Prêtre.»

«Le meilleur moyen d’aider les Prêtres, c’est de s’immoler pour eux!...»

«L’union à l’autel, l’union au Sacrifice, cette identification d’une vie entière aux Ministres du Seigneur afin qu’ils célèbrent plus dignement; c’est un attrait qui est sublime, c’est du pur catholicisme; aider les Prêtres, se dévouer pour eux!»

«Par Marie et avec Marie, elles adoreront, serviront et offriront Jésus Prêtre et Victime à l’Autel (l'Eucharistie), et Jésus Prêtre et Victime sanglante au Calvaire (les souvenirs du Calvaire). Par Marie et avec Marie, elles aideront et serviront Jésus Prêtre et Victime dans ses Prêtres (l’Eglise) par leurs immolations et leurs prières.»

vendredi 13 octobre 2017

La télévision au couvent ?

L'utilisation de la télévision au sein du couvent est un moyen ravageur pour parvenir au relâchement des Ordres religieux. Il faut l'utiliser rarement et seulement pour voir quelque film édifiant ou quelque documentaire instructif, son usage n'est acceptable que dans ces conditions. Mais en certains lieux, la télévision est utilisée fréquemment et de façon inconvenante, devenant le cancer des communautés religieuses. En regardant certaines émissions télévisées, on permet la dissipation de l'esprit de ferveur, de mortification, de dévotion et de pénitence. Les films racontent souvent des histoires d'intrigues, de chantages, de vengeances, de passions, de flirts, de trahisons et de tout ce qu'il y a de pire dans le monde. Sans parler de ces programmes qui montrent effrontément des femmes déshabillées. Ces choses ne sont pas édifiantes, et finissent inévitablement par conduire au relâchement de l'esprit religieux.

Malheureusement, si on fait remarquer aux religieux relâchés qu'il vaudrait mieux éteindre la télévision, ils nous accuse d'être trop intransigeant. Heureusement, dans les Ordres religieux de stricte observance, il ne se trouve pas de télévisions, ou s'il y en a, elles sont utilisées rarement et avec beaucoup de prudence. Dans ces lieux de prière, pour se tenir informé de ce qui arrive dans le monde, on lit les journaux et des magasines catholiques.

Nous devons prier Sainte Thérèse de Lisieux afin qu'elle intercède pour les pauvres religieux qui vivent de manière détendue leur vocation.

lundi 15 mai 2017

Aimez ! aimez !

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

Novembre 1875.

Aimez bien Jésus qui vous a aimée jusqu’à la pauvreté de la Crèche, jusqu’à l’humilité de Nazareth, jusqu’au dénûment du désert, jusqu’à l’excès de la sainte Cène, jusqu’à l’agonie du Jardin, jusqu’à la honte du Prétoire, jusqu’aux tourments de la flagellation et du couronnement d’épines, jusqu’au martyre de l’adieu à sa Mère, jusqu’au supplice de la Croix, jusqu’à la soif brûlante de sa dernière heure, jusqu’à son délaissement de l’agonie, jusqu’au dernier soupir de son Coeur, jusqu’au coup de lance et à l’épuisement de son Sang par cette Blessure sacrée ! Ah ! aimez ! aimez !

Or, aimer c’est se donner; aimer c’est se livrer ; aimer c’est se sacrifier; aimer c’est s’enchaîner à ce que l’on aime; aimer c’est brûler; aimer c’est se consumer ; aimer c’est ne rien refuser ; aimer c’est tout abandonner à l’amour aimer c’est avoir une si ardente soif de voir aimer ce que l’on aime, que rien ne coûte pour l’obtenir ; aimer c’est chercher partout mille vies, mille coeurs pour les sacrifier et les embraser, et pour les jeter en trophée sous les pas du Bien-Aimé vainqueur.

O amour, amour! ô feu brûlant! qu’est-ce que mille vies pour vous les sacrifier, qu’est-ce que mille coeurs pour vous les consacrer? Ma fille, aimons Celui qui nous a tant aimées ! O Jésus, élargissez nos coeurs, étendez notre capacité d’amour, et pour cela élargissez notre capacité de souffrir, de nous sacrifier, de nous humilier, de descendre dans notre néant, de nous baigner dans vos douleurs, afin d’être unies un jour à votre triomphant amour au Ciel !

Aimôns l’amour !

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

samedi 18 janvier 2014

Expérience vocationnelle

Une jeune fille m'a écrit pour me raconter son expérience vocationnelle chez les Filles du Coeur de Jésus fondées par la zélée Bienheureuse Marie Deluil-Martiny.

Cher D.,
              Je ne trouverai jamais assez de mots pour te remercier de m'avoir conseillé le couvent des Filles du Coeur de Jésus. Ca a été une expérience extraordinaire qui a allumé un grand feu dans mon coeur. Ces soeurs semblent être des anges blancs sur terre. Elles m'ont accueillie avec beaucoup de disponibilité et d'amour. Cela se voit qu'elles aiment ardemment les Coeurs de Jésus et Marie. Leur prière ne cesse jamais, un hymne continu de louanges jusqu'au plus haut des cieux, sans signe de fatigue mais avec joie et amour. En ces jours, j'ai prié intensément et j'ai demandé au Seigneur quelle voie Il veut que je suive pour L'aimer de plus en plus. Aujourd'hui pendant la Messe, avant de partir, durant le dernier chant d'adoration avec le Très Saint exposé, mon coeur s'est mis à battre la chamade et j'ai commencé à pleurer presque contre ma volonté et j'ai ressenti une émotion indescriptible, à quel point Jésus nous aime, son Coeur bat ainsi pour nous !!!

Encore merci pour toute ta précieuse aide !

Bons baisers dans les Coeurs de Jésus et Marie !!

(Lettre signée)


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Les jeunes qui veulent passer quelques jours de retraite spirituelle dans le monastère de clôture des Filles du Cœur de Jésus de Marseille pour discerner leur propre vocation, peuvent les contacter en écrivant à ces adresses:

Monastère des Filles du Cœur de Jésus
68 Traverse de la Serviane
Les Trois Lucs
13012 Marseille

Tél. 04 91 93 43 46

lundi 18 novembre 2013

L'amour n'est pas aimé!

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

« O mes sœurs, l'amour n'est pas connu, l'amour n'est pas aimé ! Quand j'ai vu la haine du monde pour le Dieu qui est amour... les mépris et les outrages du monde pour Celui à qui toute puissance appartient au Ciel et sur la terre... quand j'ai vu l'armée de Satan dévaster le champ des âmes pour lesquelles mon Maître a déversé son sang, « mon cœur s'est fondu comme la cire au-dedans de moi-même. », et comme « l'amour désire faire plus qu'il ne peut, et qu'il croit que tout lui est possible et permis, » j'ai osé demander au divin Amour de se former une petite légion de Vierges qui soient des Séraphins de la terre : d'âmes prêtes à la souffrance, ardentes au dévouement, que l'obéissance seule, guidée par la prudence qui appartient à l'autorité, puisse arrêter dans la voie du sacrifice, d'âmes livrées et abandonnées à son action divine, en qui ses desseins de miséricorde se réalisent pleinement ; d'âmes eucharistiques, réparatrices et apostoliques ; d'âmes hosties, unies à Lui, transformées en Lui, offertes et sacrifiées par Lui, avec Lui et pour Lui, consommées en Lui, qui ne vivent plus, mais dans lesquelles il vive, et dont la vie soit cachée avec Lui, en Dieu ; des hosties vivantes, dans lesquelles il achève en quelque sorte sa passion, et dont il dispose selon son bon plaisir... dans l'intérêt de sa gloire. »

« Les sectes n'enseignent que la poursuite de la jouissance des sens, le matérialisme, l'égoïsme le plus révoltant ; nous leur opposerons la poursuite de l'abnégation la plus entière, la vigueur de la perfection intérieure et une mortification continuelle ne toutes choses, autant que possible ; un généreux amour de la Croix ; l'esprit de sacrifice, l'esprit d'union à Jésus immolé, qui est l'esprit même du Christianisme ; l'exquise pureté et les chastesdélicatesses de la virginité ; l'oubli de nos intérêts propres ; et le sacrifice total de nous-mêmes pour la plus grande gloire de Dieu. »

mardi 10 septembre 2013

Prier pour la sanctification des prêtres


Carmel 14 Juillet 1989
Jésus +

Ma Céline chérie
                             Mon âme ne te quitte pas... elle souffre l'exil avec toi!

.. Oh! qu'il en coûte de vivre, de rester sur cette terre d'amertume et d'angoisse... Mais demain... dans une heure, nous serons au port, quel bonheur! Ah! qu'il fera bon contempler Jésus face à face pendant toute l'éternité! toujours toujours plus d'amour, toujours des joies plus enivrantes... un bonheur sans nuage!

[...] Dieu est admirable, mais surtout il est aimable, aimons-le donc... aimons-le assez pour souffrir pour lui tout ce qu'il voudra, même les peines de l'âme, les aridités, les angoisses, les froideurs apparentes... ah! c'est là un grand amour d'aimer Jésus sans sentir la douceur de cet amour... c'est là un martyre... Et bien! mourons Martyres. [...] Céline, pendant les COURTS INSTANTS qui nous restent ne perdons pas notre temps... sauvons les âmes... les âmes, elles se perdent comme des flocons de neige et Jésus pleure, et nous... nous pensons à notre douleur sans consoler notre fiancé... Oh! ma Céline, vivons pour les âmes... soyons apôtres.. sauvons surtout les âmes des Prêtres, ces âmes devraient être plus transparentes que le cristal... Hélas! combien de mauvais prêtres, de prêtres qui ne sont pas assez saints... Prions, souffrons pour eux, et au dernier jour Jésus sera reconnaissant. Nous lui donnerons des ânes!... Céline, comprends-tu le cri de mon coeur?... Ensemble... Toujours ensemble

Céline et Thérèse de l'Enfant Jésus de la Ste Face

mardi 18 juin 2013

J’ai la grâce et la joie de vivre dans la maison de Jésus

Une fille m'a envoyé le témoignage suivant.

Je suis une polonaise de 29 ans. Aujourd’hui j’ai la grâce et la joie de vivre dans la maison de Jésus dans la congrégation des Filles du Cœur de Jésus en Venise (Italie). Avec chaque jour qui passe je m’étonne, pleine d’admiration, à voir combien Jésus a été bon avec moi et comme Il continue de l’être. Depuis plusieurs années j’avais le désir ardent de vivre seulement pour Lui, gardant pour Lui mon cœur, sans le partager. Dans le monde, je menais une vie normale, essayant de Lui être toujours proche par la prière et l’adoration, mais je ne voyais pas clairement ma place dans ce monde, je me demandais le mode de vie qui me serait le plus convenable. J’en étais un peu préoccupée, je me sentais même perdue, mais ma confiance en Jésus etait ma force et ma paix. Je portais dans mon cœur le désir d’être proche de Jésus Eucharistique et de connaitre de mieux en mieux la mystérieuse vie eucharistique qui m’attirait, elle étant le principal sujet de mes méditations. A un certain moment de ma vie, mon cher Jésus a usé de certaines personnes et circonstances pour me faire connaitre son projet de bonheur pour moi. Ainsi, j’ai connu le monastère des Filles du Cœur de Jésus et je me suis retrouvée dans leur spiritualité: aimer, consoler le Cœur de Jésus, réparer toutes les offenses qui Lui sont faites, m’unir au Jésus Victime à chaque Messe et tout cela par l’intermédiaire de la Vierge Marie, en étant étroitement unie à son Cœur Immaculé. Etre ensemble avec Jésus pour le Père en priant, en souffrant, en réparant, en aimant et en intercédant pour les pécheurs, demandant leur salut, voilà le programme des Filles du Cœur de Jésus, le but de leur vie et existence. Je suis depuis peu de temps dans le monastère, mais déjà dès mon arrivée ici j’ai expérimenté le soin pour Jésus et je l’expérimente chaque jour d’une façon qui m’impressionne beaucoup et il ne me reste plus d’autre chose à faire que L’aimer toujours plus, contempler sans cesse Sa bonté et Son délicatesse et premièrement Son amour pour moi, en voulant S’offrir à moi de cette façon. Il m’a volée, m’a tirée du jardin du monde pour me planter dans Son jardin clos, ensemble avec d’autres fleurs qui Lui appartiennent et en ayant soin de moi. Les Filles du Cœur de Jésus m’ont fascinée par leur grande fidélité envers l’esprit de leur fondatrice, la bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny, ses enseignements et ardentes pensées étant vécus et observés chaque jour, même dans les plus petites choses. Le silence, la modestie, le recueillement, l’esprit de prière édificateur nous permettent de rester toujours proches du Cœur de notre cher Rédempteur qui est ici notre joie, force et bonheur qui ne passent pas, mais qui sont à découvrir et à amplifier. Chaque jour est différent, malgré les mêmes prières, les activités et le travail. Ils apportent toujours quelques chose de différent, par exemple nous nous édifions par une pensée pieuse ou par les mots du sermon d’un prêtre. Ici, le cœur de la vie des sœurs et la Sainte Messe célébrée chaque matin; elle nous fortifie et nous prépare à accueillir une nouvelle journée. Le Saint Sacrement reste exposé depuis le matin et jusqu’au soir et chaque Fille du Cœur de Jésus a l’aimable devoir d’adorer Jésus selon un programme déjà établi. Chaque adoration est une nouvelle rencontre avec Lui et de cette manière nous Le servons par notre présence et devant Lui nous recevons de la lumière, de la paix et du courage, spécialement quand apparaissent les difficultés. Il est notre Médecin et Conseiller. Les Filles du Coeur de Jésus ont comme saints patrons qui les protègent d’une manière spéciale la Sainte Vierge Marie, saint Joseph, le saint Archange Michel et la bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny. Ici nous expérimentons leur aide et c’est pourquoi nous sommes pleines de confiance, paix et joie dans la Divine Providence et dans l’aide de nos amis du ciel.

Je dois remercier Jésus d’avoir pensé à moi pour partager Sa vie cachée!

(Lettre signée)

jeudi 18 avril 2013

Immolation incessantes de Jésus-Christ

[Dans les écrits de la Bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice des Filles du Coeur de Jésus]

Ma bien chère Fille,
                                Comme Notre-Seigneur prend soin de votre petite âme au milieu de toutes vos faiblesses! Mais, c’est un soin douloureux pour votre pauvre nature, qu’il faut réduire à céder la place, à mourir sous les coups de la grâce, et à laisser vivre en vous Jésus seul. Soyez calme, généreuse, abandonnée; et laissez faire Notre-Seigneur. Seulement, étudiez-vous à ne lui rien refuser, parce que plus vous tergiverserez, plus le travail de destruction sera long. Courage!

Vous me décrivez toutes vos agonies intérieures, et vous en concluez que vous vous éloignez de l’OEuvre, et que vous n’en prenez pas l’esprit. Pensez-vous que l’esprit de l’Œuvre soit l’ardeur et la joie sensibles?... Ma pauvre Enfant, l’esprit de l’Œuvre, c’est l’union à l’immolation et à l’oblation incessantes de Notre-Seigneur Jésus-Christ; Punion aux douleursinté rieures de son Coeur Sacré, en particulier. Ce Coeur, pendant la vie mortelle de Notre-Seigneur, ne cessa pas d’être broyé, angoissé, immolé sans limites. Voilà le modèle; voilà la part de nos âmes. Aussi, l’immolation intime du coeur, de l’âme, de l’esprit, le martyre intérieur, les agonies, les sécheresses, etc., etc., tout cela doit être accueilli par nous comme une part d’héritage qui nous est échue; nous devons unir le calice de nos angoisses à celui du Sang de Jésus et les offrir ensemble pour les fins de l’Œuvre. [..]

Comment seriez-vous une vraie Victime, si vous étiez sans cesse portée par les ardeurs sensibles, par les consolations et les joies senties? ... Ce n’est pas ainsi que s’apprend la grande science de l’immolation; aussi, Notre-Seigneur, qui [seul] veut vous remplir de cette science, vous mène par le bon et sûr chemin. Chaque matin, montez au Calvaire par un élan du coeur, pour y être immolée avec Notre-Seigneur [...] Que Jésus et Marie vous soutiennent et vous bénissent (2 mars 1873, Le 188-189).

[René Laurentin, "Marie Deluil-Martiny. Précurseur et martyre béatifiée par Jean-Paul II. La sainte de Marseille.", Fayard, Paris 2003]

mercredi 2 janvier 2013

Jésus Christ vous veut pour Lui

Je publie le texte tiré d’une oeuvre intéressante de saint Alphonse Marie de Liguori adressé à une jeune fille en discernement vocationnel:

Sœur bénie, vous délibérez sur l’état de vie que vous devez embrasser. Je vous vois agitée parce que le monde vous veut pour lui en prenant un mari; Jésus Christ vous veut aussi pour Lui pour vous prendre comme épouse en vous faisant religieuse dans quelque monastère observant. Considérez que de cette décision que vous devez prendre dépend votre salut éternel ; c’est pourquoi je vous recommande de prier chaque jour le Seigneur et de commencer a le faire dès que vous aurez lu ce présent écrit pour qu’Il vous donne la lumière et la force de choisir l’état de vie le plus avantageux pour vous sauver, afin que vous n’ayez pas à vous repentir plus tard du choix fait pour toute votre vie et pour toute l’éternité, alors qu’il ne sera plus de remède à l’erreur. Examinez donc ce qui vous est le plus favorable et ce qui peut vous rendre heureuse: avoir comme époux un homme de la terre ou Jésus Christ, Fils de Dieu et Roi du ciel ; réfléchissez qui des deux vous semble un meilleur époux et choisissez celui-là. La sainte vierge Agnès avait treize ans et parce qu’elle était très belle elle était aimée par beaucoup de gens: parmi eux se trouvait aussi le fils du préfet de Rome qui désirait l’épouser. Mais elle, pensant au Christ qui la voulait pour Lui, a répondu à celui-ci : j’ai trouvé un époux qui est meilleur que vous et que tous les rois de la terre ; donc, je ne peux pas l’échanger avec un autre. Et pour ne pas l’échanger elle a préféré perdre sa vie à ce tendre âge et elle est morte contente comme martyre pour le Christ. C'est la même chose qu'a répondu la sainte vierge Domitilla au conte Aurélien qui était un grand seigneur ; elle aussi est morte martyre, brûlée vive pour ne pas quitter Jésus Christ. Puis, examinez les conséquences que subit celui qui choisit le monde et celui qui choisit Jésus Christ. Le monde vous offre des biens de la terre, de beaux vêtements, des honneurs et des plaisirs. Au contraire, Jésus Christ vous présente des flagellations, des épines, des répulsions et des croix, étant donné que ceux-ci ont été les biens qu’Il s’est choisis pour Lui pendant tous les jours qu’Il a vécus sur cette terre ; mais après Ils vous offre deux biens immenses que le monde ne peut pas vous donner, c’est-à-dire la paix du cœur dans cette vie et le paradis dans l’autre. Aussi, avant de décider l’état de vie à embrasser, est-il nécessaire de penser que votre âme est éternelle et qu’après cette vie qui passe vite vous devrez passer dans l’éternité où, une fois entrée, on vous donnera un lieu perpétuel de châtiment ou de bonheur selon celui que vous avez mérité par les œuvres de votre vie. Et qu’après la mort vous habiterez cette maison de vie ou de mort éternelle où vous resterez pour toute l’éternité, ou sauvée pour toujours et heureuse au milieu des joies du paradis ou perdue et désespérée pour toujours au milieu des tourments de l’enfer. Pensez donc que toutes les choses de ce monde vont vite s’achever. Heureux celui qui se sauve, misérable celui qui se damne ! Rappelez-vous toujours de cette grande maxime de Jésus Christ : A quoi servirait à l’homme de gagner le monde entier s’il perd son âme ? Cette maxime a déterminé tant de chrétiens à s’enfermer dans les cloîtres ou à s’enfuir dans les déserts et tant de femmes à quitter le monde pour se donner au Seigneur et faire une sainte mort. Au contraire, considérez le sort misérable de tant de femmes, de tant de princesses et de reines qui dans le monde ont été servies, louées, honorées et presque adorées : mais si ces pauvres dames se sont damnées, à quoi leur servent à l’enfer de si nombreuses richesses, délices et honneurs offerts, sinon pour leur causer de la peine et des remords de conscience qui les tourmenteront pour toujours, pendant que Dieu sera Dieu, sans avoir aucun abri de leur éternelle ruine ? Mais regardons un peu les biens que donne le monde dans cette vie à celui qui le suit et les biens que Dieu offre à l’âme qui pour son amour quitte le monde. Celui-ci promet de grandes choses à ceux qui le suivent ; mais qui ne se rend pas compte que le monde est un traître qui promet et ne tient pas sa parole ? Mais même s’il tiendrait ses promesses, quels sont les biens qu’il offre ? Des biens terrestres. Mais donne-t-il la paix, la vie heureuse qu’il promet? Non, parce que tous ses biens satisfont les sens et la chair, mais ne comblent pas le coeur et l’âme. Notre âme a été créée par Dieu pour L’aimer dans cette vie et jouir de Lui dans l’autre; tous les biens de la terre, tous ses délices et toutes ses grandeurs restent en dehors du coeur, mais n’y entrent pas, car seulement Dieu peut le combler. Salomon appelait tous les biens mondains vanité et mensonge qui ne remplissent pas le coeur, mais l’affligent: Vanitas vanitatum et affliction spiritus. Et, en effet, l’expérience nous montre que plus on a de ces biens, plus on est angoissé et affligé. Si le monde contentait avec ses biens les princesses, les reines qui ne manquent pas de promenades, de comédies, de festins, de banquets, de palais, de carrosses, de beaux vêtements, de précieux bijoux, de servants et de servantes qui les servent et fassent leur cortège, toutes ces dames seraient satisfaites. Mais non ; ceux qui les croient ainsi se trompent : demandez-leur si elles jouissent de la paix, si elles vivent parfaitement heureuses; qu’est-ce qu’elles vous répondront ? Quelle paix, quel bonheur ! Chacune d’elles vous dira qu’elles mènent une vie malheureuse et qu’elles ne connaissent point la paix. Les mauvais traitements qu’elles reçoivent de leurs maris, les troubles causés par leurs enfants, les jalousies, les peurs, les besoins domestiques les font vivre dans de perpétuelles angoisses et amertumes. Chaque femme mariée peut se considérer martyre de la patience : seulement si elle en a ; autrement, elle subira un martyre en ce monde et un plus dur dans l’autre. Quand elle n’aurait aucune autre peine, seuls les remords de conscience suffiront à la tenir toujours dans le tourment, car elle vit attachée aux biens terrestres, pense peu à son âme, fréquente peu les sacrements, se recommande peu à Dieu ; et, privée de telles aides pour bien vivre, elle ne peut pas vivre sans péchés et sans de continuels remords de conscience. Et voilà que toutes les promesses de divertissement faites par le monde deviennent les amertumes et les peurs de leur damnation. Pauvre que je suis ! Dira-t-elle, qu’est-ce qu'il en sera de moi à l’heure de la mort avec cette vie que je mène, loin de Dieu et avec tant de péchés, allant toujours de mal en pis ? Je voudrais me retirer pour faire un peu d’oraison, mais les devoirs de ma famille et de la maison ne me le permettent pas ; je voudrais entendre les sermons, me confesser, communier souvent, frequenter l’église, mais mon mari ne le veut pas; il me manque souvent l’accompagnement nécessaire et les affaires continuelles, le soin des enfants, les visites et tant d’intrigues ne me quittent plus et me tiennent enfermée chez moi. Juste les jours de fête je peux aller entendre une messe. Que j’ai été folle quand j’ai voulu me marier ! J’aurais pu me faire sainte dans un monastère ! Mais toutes ces lamentations à quoi serviront-elles, sinon à agrandir sa peine, voyant qu’il n’est plus le temps de changer le choix qu’elle avait fait de rester dans le monde ? Et si sa vie sera amère, plus amère sera encore sa mort. Alors elle verra autour du lit les domestiques, le mari, les fils qui la pleureront ; mais tout cela ne la soulagera pas, mais l’affligera encore plus; et, ainsi affligée, pauvre en mérites et pleine de tourments pour son salut éternel, elle devra aller se présenter à Jésus-Christ qui la jugera. Au contraire, une religieuse qui a laissé le monde pour Jésus Christ, combien elle sera contente en vivant parmi tant d’épouses de Dieu dans une cellule solitaire loin du bruit du monde et des continuels et proches dangers de perdre Dieu qui s’y trouvent pour celui qui y vit ! Et combien plus elle se trouvera consolée dans la mort pour avoir passé ses années en oraisons, en mortifications et en tant d’exercices de visites au Saint Sacrement, de confessions, de communions, d’actes d’humilité, d’espérance et d’amour envers Jésus Christ. Et bien que le demon ne cesse pas d’attirer son attention vers les défauts de sa jeunesse, l’Epoux Céleste, pour lequel elle a laissé le monde, saura bien la consoler ; et, ainsi, pleine de confiance, elle mourra en embrassant le crucifix qui la conduira au ciel pour vivre dans un éternel bonheur. Soeur bienheureuse, vu que vous devez choisir votre état de vie, choisissez celui que vous voudriez avoir choisi à l’heure de la mort. A cette heure là, chacune verra finie sa présence dans le monde et dira : Oh, si je m’étais faite sainte ! Oh, si j’avais abandonné le monde et m’étais donnée à Dieu ! Mais maintenant ce qui est fait est fait ; il ne me reste plus autre chose que de donner mon dernier souffle et aller entendre Jésus Christ qui me dira : Viens, bienheurese, te réjouir avec moi pour toujours ; ou : Va à l’enfer séparée de moi pour toujours. C’est à vous a présent de choisir : ou le monde ou Jésus Christ. Si vous choisissez le monde, sachez que tôt ou tard vous vous en repentirez. Donc, réfléchissez bien. Dans le monde il y a de nombreuses femmes qui se perdent ; dans les monastères, celles qui se perdent sont rares. Recommandez-vous au crucifix et à la Sainte Vierge Marie pour qu’Ils vous fassent choisir ce qui est mieux pour votre salut éternel. Si vous voulez vous faire religieuse, efforcez-vous encore à vous faire sainte : car si vous pensez vivre au monastère d’une manière relâchée et imparfaite, comme vivent certaines moniales, il ne vous sert pas d’y entrer, puisque vous aurez une vie malheureuse et malheureuse sera aussi votre mort. Puis, si vous avez de la répugnance à la pensée de vous enfermer dans un monastère, je ne puis pas vous conseiller l’état du mariage, étant donné que Saint Paul ne le conseille à personne sauf cas de nécessité absolue, ce qui j’espère n’est pas votre cas ; au moins restez chez vous et cherchez à vous sanctifier. Pendant neuf jours je vous demande de prier Notre Seigneur Jésus-Christ de vous donner la lumière et la force pour choisir l’état qui vous aidera le plus à vous sauver. Priez aussi Notre Dame de vous obtenir cette grâce par sa puissante intercession.

mercredi 5 décembre 2012

Devenir une moniale

Quelques-uns pensent que pour devenir frère ou sœur (épouse du Christ) il est nécessaire d’avoir garde le lis de la virginité depuis l’enfance. En réalité, même ceux qui ont connu le péché peuvent entrer au monastère s’ils s’en repentent et sont absolument décis de ne plus pécher. Ecoutez l’histoire d’une des maitresses de Gabriel D’Annunzio. Alessandra di Rudini est née à Naples en 1876. Son père était maréchal et un homme politique connu (il a été même Ministre d’Affaires internes et Chef du gouvernement). Elle a eu une enfance ,,vivace” et à cause de son manque de discipline elle a été chassée du collège. Elle vivait dans un milieu rationaliste et c’est pourquoi sa foi a beaucoup fléchi. Elle pensait que le christianisme était seulement un phénomène social-politique. Puis, en lisant les idées de Renan, sa foi s’est écroulée complètement. Elle était vue comme une jeune fille très jolie et de nombreux hommes avec une bonne condition sociale ont voulu l’épouser. Parmi ceux-ci se trouvait le maréchal Marcello Carlotti avec lequel elle a accepté de se marier et, ainsi, ils ont eu deux enfants. Pourtant, peu après le mariage elle est restée veuve. Elle avait seulement 24 ans et, étant donne sa beauté et sa jeunesse, il n’eut pas été difficile de trouver un autre mari. En 1903 elle a connu Gabriele D’Annunzio, un poète célèbre qui séduisait beaucoup de femmes. Premièrement il les séduisait et puis les abandonnait et choisissait une autre fille malheureuse. D’Annunzio a fait des avances à Alessandra, qui, dans un premier temps l’a refusé, mais à la fin elle a cédé et ils ont décidé de vivre ensemble ,,comme les époux”, dans le manoir du poète. Ceci est un péché grave contre le sixième commandement, qui interdit les rapports sexuels entre les personnes non-mariées. Mais la Vierge Marie, comme une mère attentive, veillait sur elle, et le Bon Dieu lui a envoyé un châtiment salutaire. Dieu est l’amour infini, et quand Il envoie une croix Il la fait pour notre bien, c’est-à-dire pour un bien encore plus grand. Ainsi, Alessandra est tombée gravement malade et courait le danger de mourir sans avoir reçu les derniers sacrements. Quand elle est guérie, D’Annunzio l’a quittée. Apres la maladie, la jeune marquise n’était plus aussi belle qu’avant et le poète était déjà amoureux d’une autre femme. Voilà combien fragile est l’amour mondain et avec quelle rapidité il change! Alessandra a beaucoup pleuré son amour perdu, mais immédiatement elle s’est rappelé que son amour n’était que vanité: ,,vanitas vanitatum et omnia vanitas” dit la Sainte Ecriture. Après une longue période de recherches, elle s’est sentie attirée d’un Homme spécial, le meilleur des hommes, Celui qui ne trahit jamais: Jésus-Christ, le Roi du Ciel. Apres s’être consultée avec son directeur spirituel et pris contact avec les sœurs, elle est entrée dans un monastère de clôture en France, où elle a reçu comme religieuse le nom de Marie de Jésus et a vécu sa vocation d’une manière exemplaire. Les pécheurs scélérats qui se convertissent sincèrement à Dieu, en général deviennent des apôtres zélés de l’Evangile. Ainsi, sœur Marie de Jésus a été choisie prieure du couvent et s’est révélée d’être une bonne supérieure, en fondant d’autres monastères en France. Elle est morte en odeur de sainteté dans le mois de janvier de l’année 1931, heureuse d’avoir quitté le monde qui l’avait trahie et de s’être consacrée au Bon Jésus. Gabriele D’Annunzio ne pouvait pas remplir de joie et de paix le cœur d’Alessandra, qui était créé pour aimer Dieu et seulement en Lui elle a pu trouver son bonheur. ,,Inquietum est cor nostrum”, notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il ne se repose pas en Dieu.

mercredi 10 octobre 2012

Sauver les âmes

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

18 (?) mars 1888


Ma chère petite Pauline,
                                       […] c'est bien vrai qu'il faut que la goutte de fiel soit mêlée à tous les calices. mais je trouve que les épreuves aident beaucoup à se détacher de la terre, elles font regarder plus haut que ce monde. Ici-bas rien ne peut nous satisfaire, on ne peut goûter un peu de repos qu'en étant prête à faire la volonté du Bon Dieu.

[…] O Pauline, quand Jésus m'aura déposée sur le rivage béni du Carmel je veux me donner tout entière à lui, je ne veux plus vivre que pour lui. Oh non je ne craindrai pas ses coups, car, même dans les souffrances les plus amères on sent toujours que c'est sa douce main qui frappe, je l'ai bien senti à Rome au moment même où j'aurais cru que la terre aurait pu manquer sous mes pas. Je ne désire qu'une chose quand je serai au Carmel, c'est de toujours souffrir pour Jésus La vie panse si vite que vraiment il vaut mieux avoir une très belle couronne et un peu de mal que d'en avoir une ordinaire sans mal Et puis. pour une souffrance supportée avec joie, quand je pense que pendant toute l'éternité on aimera mieux le Bon Dieu! Puis en souffrant on peut sauver les âmes Ah! Pauline si au moment de ma mort je pouvais avoir une âme à offrir A Jésus. que je semis heureuse! Il y aurait une Ame qui serait arrachée au feu de l'enfer et qui bénirait Dieu toute l'éternité. Ma petite soeur chérie, je vois que je ne t'ai pas encore parlé de ta lettre. qui m'a fait pourtant bien plaisir. O Pauline, je suis bien heureuse que le Bon Dieu m'ait donné une soeur comme toi, j'espère que tu prieras pour ta pauvre petite fille afin qu'elle corresponde aux grâces que Jésus veut bien lui faire; elle a grand besoin de ton aide car elle est BIEN PEU ce qu elle voudrait être.

[…] Céline t'embrasse bien. cette pauvre petite soeur a mal à un pied, je crois qu'elle ne va pas pouvoir aller aux Vêpres. Presque tout le monde est malade chez mon oncle; vraiment la vie n'est pas gaie, il est bien difficile de s'y attacher.

[…] Embrasse pour moi ma Mère CHÉRIE.

lundi 10 septembre 2012

Aimôns l’amour !

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

Novembre 1875.

Aimez bien Jésus qui vous a aimée jusqu’à la pauvreté de la Crèche, jusqu’à l’humilité de Nazareth, jusqu’au dénûment du désert, jusqu’à l’excès de la sainte Cène, jusqu’à l’agonie du Jardin, jusqu’à la honte du Prétoire, jusqu’aux tourments de la flagellation et du couronnement d’épines, jusqu’au martyre de l’adieu à sa Mère, jusqu’au supplice de la Croix, jusqu’à la soif brûlante de sa dernière heure, jusqu’à son délaissement de l’agonie, jusqu’au dernier soupir de son Coeur, jusqu’au coup de lance et à l’épuisement de son Sang par cette Blessure sacrée ! Ah ! aimez ! aimez !

Or, aimer c’est se donner; aimer c’est se livrer ; aimer c’est se sacrifier; aimer c’est s’enchaîner à ce que l’on aime; aimer c’est brûler; aimer c’est se consumer ; aimer c’est ne rien refuser ; aimer c’est tout abandonner à l’amour aimer c’est avoir une si ardente soif de voir aimer ce que l’on aime, que rien ne coûte pour l’obtenir ; aimer c’est chercher partout mille vies, mille coeurs pour les sacrifier et les embraser, et pour les jeter en trophée sous les pas du Bien-Aimé vainqueur.

O amour, amour! ô feu brûlant! qu’est-ce que mille vies pour vous les sacrifier, qu’est-ce que mille coeurs pour vous les consacrer? Ma fille, aimons Celui qui nous a tant aimées ! O Jésus, élargissez nos coeurs, étendez notre capacité d’amour, et pour cela élargissez notre capacité de souffrir, de nous sacrifier, de nous humilier, de descendre dans notre néant, de nous baigner dans vos douleurs, afin d’être unies un jour à votre triomphant amour au Ciel !

Aimôns l’amour !

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

samedi 18 août 2012

Prière pour les missionnaires

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

Au Père Adolphe Roulland.

J.M.J.T.
23 juin 1896
Carmel de lisieux
Jésus +

Mon Révérend Père,

J'ai pensé que je serais agréable à notre Bonne Mère, en lui offrant le 21 Juin, pour sa fête, un corporal et un purificatoire […]. C'est à cette Vénérée Mère que je dois le bonheur intime d'être unie à vous par les liens apostoliques de la prière et de la mortification, aussi je vous supplie, mon Révérend Père, de m'aider au Saint Autel à lui payer ma dette de reconnaissance.

Je me sens bien indigne d'être associée spécialement à l'un des Missionnaires de notre Adorable Jésus, mais puisque l'obéissance me confie cette douce tâche je suis assurée que mon Céleste Epoux suppléera à mes faibles mérites (sur lesquels je ne m'appuie aucunement) et qu'Il exaucera les désirs de mon âme en fécondant votre apostolat. Je serai vraiment heureuse de travailler avec vous au salut des âmes; c'est dans ce but que je me suis faite carmélite; ne pouvant être missionnaire d'action, j'ai voulu l'être par l'amour et la pénitence comme Sainte Thérèse ma séraphique Mère... Je vous en supplie, mon Révérend Père, demandez pour moi à Jésus, le jour qu'Il daignera pour la première fois descendre du Ciel à votre voix, demandez-Lui de m'embraser du feu de son Amour afin que je puisse ensuite vous aider à l'allumer dans les coeurs.

Depuis longtemps, je désirais connaître un Apôtre qui voulût bien prononcer mon nom au Saint Autel le jour de sa première Messe... Je désirais lui préparer moi-même les linges sacrés et la blanche hostie destinée à voiler le Roi du Ciel... Ce Dieu de Bonté a voulu réaliser mon rêve et me montrer une fois de plus combien Il se plaît à combler les désirs des âmes qui n'aiment que Lui seul.

Si je ne craignais d'être indiscrète, je vous demanderais encore, mon Révérend Père, d'avoir chaque jour au Saint Autel, un souvenir pour moi... Lorsque l'océan vous séparera de la France, vous vous rappellerez en regardant la pale que j'ai peinte avec tant de bonheur, que sur la montagne du Carmel une âme prie sans cesse le Divin Prisonnier d'Amour, pour le succès de votre glorieuse conquête. Je désire, mon Révérend Père, que notre union apostolique ne soit connue que de Jésus seul, et je réclame l'une de vos premières bénédictions pour celle qui sera heureuse de se dire éternellement

Votre indigne petite soeur en Jésus-Hostie
Thérèse de l'Enfant Jésus de la Ste Face
rel. carm. ind.

vendredi 18 mai 2012

Blog catholique

Je suis dévouée à la Bienheureuse Marie Deluil-Martiny, Fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus, j'aime vraiment sa spiritualité. J'ai ouvert un nouveau blog en français pour répandre sa dévotion. Pour visiter cliquez le lien suivant: Marie de Jésus Deluil-Martiny

jeudi 1 décembre 2011

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lundi 17 octobre 2011

Vocation religieuse

Pour visiter le blog sur la vocation religieuse en français, cliquez ici.

Je voudrais vous remercier pour votre merveilleux blog. Il m'a redonné courage. [...] Je voudrais consoler le Seigneur et réparer pour toutes les offenses qui lui sont faites. [...] Mon souhait le plus cher est de pouvoir consoler Jésus, panser ses plaies, L'adorer, essuyer ses larmes ; passer ma vie auprès de Lui, tout Lui donner, ne rien garder pour moi, tout sacrifier à son amour; vivre de Lui, pour Lui, en Lui; L'aimer jusqu'à me fondre totalement en Lui; Le contempler; Le supplier d'épargner les pécheurs, de leur accorder sa miséricorde, de leur donner la foi.

(Extrait d'une lettre d'une jeune fille attirée par la vie religieuse)

samedi 15 octobre 2011

Je vous prie de bien remercier ma chère petite Marie

A Mme Guérin

14 novembre 1887 Lundi 14 Soir

Ma petite Tante chérie,
Si vous saviez comme votre petite fille serait heureuse si elle pouvait être auprès de vous pour vous souhaiter votre fête mais puisque ce bonheur lui est refusé elle veut au moins qu'un petit mot de son coeur parte au-delà des mers pour la remplacer. Pauvre petit mot comme il va être insuffisant pour dire à ma Tante chérie toute l'affection que j'ai pour elle! Comme nous avons été heureuses ce matin en recevant vos chères lettres! Oh! ma Tante, si vous saviez comme je vous trouve bonne... Nous avons reçu toutes les lettres du Carmel, il ne s'en est pas trouvé d'égarée. Je ferai ce que Pauline me dit dans sa lettre (Hôtel de Milan). Je ne sais comment je m y prendrai pour parler au Pape. Vraiment si le Bon Dieu ne se chargeait pas de tout, je ne sais comment je ferais. Mais j'ai une si grande confiance en lui qu'il ne pourra pas m'abandonner. je remets tout entre ses mains. Nous ne savons pas encore le jour de l'audience Il parait que pour parler à tout le monde le St Père passe devant les fidèles mais je ne crois pas qu'il s arrête; malgré tout je suis bien résolue à lui parler car avant que Pauline ne m'ait écrit j'y pensais mais je me disais que si le Bon Dieu voulait que je parle au Pape, il me le ferait bien savoir... Ma chère Tante, je voudrais pouvoir vous faire lire dans mon coeur, vous y verriez beaucoup mieux que dans ma lettre tout ce que je vous souhaite pour votre fête Je suis loin bien loin de vous, ma chère petite Tante, mais c'est incroyable comme ce soir il me semble être près de vous, je voudrais vous dire comme je vous aime et combien je pense à vous mais il est des choses qui ne se disent pas, elles ne peuvent que se deviner. Ma chère Tante, je vous prie de bien remercier ma chère petite Marie pour sa charmante et si AFFECTUEUSE petite lettre. elle m'a fait un plaisir extrême. Merci aussi à ma petite Jeanne CHÉRIE de penser à sa petite soeur Au revoir, ma petite Tante chérie, je vous prie d'embrasser pour moi mon cher oncle, je vous envoie, ma chère Tante, les meilleurs souhaits que je vous aie jamais adressés car c'est lorsque l'on est séparé de ceux qu'on aime que l'on sent toute l'affection qu'on a pour eux.
Votre petite fille
Thérèse
e.m.

jeudi 1 septembre 2011

Lettre de l'Italie

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Marie Guérin

10 novembre 1887
Venise Jeudi 10 (Soir)

Ma chère petite Marie.

Enfin le moment est arrivé où je puis t'écrire. nous n'irons pas nous promener ce soir, j'ai préféré venir un peu me délasser auprès de toi. Dis, je te prie, à ma petite Tante chérie qu'elle ne pourrait se figurer combien sa lettre m'a TOUCHÉE je voudrais lui écrire pour la remercier mais j'espère qu'elle va excuser sa petite fille et qu'elle va deviner ce que mon coeur voudrait lui dire; d'ailleurs je n ai que très peu de temps car Céline ne voudrait pas que je veille trop longtemps. Tu ne peux te faire une idée, ma petite soeur chérie, de tout ce que nous voyons, c'est vraiment merveilleux, je ne me serais jamais figuré que nous verrions de si belles choses; il y en a tant qu'il me faut renoncer à te les raconter, je le ferai bien mieux quand je serai dans mon cher petit Lisieux que toutes les beautés de l'Italie ne sauraient me faire oublier Petite soeur chérie, comment vas-tu? comment allez-vous tous? bien, j'espère, Tu es aussi gaie que quand nous sommes parties? Oh! Marie si tu savais comme je pense souvent à vous tous Dans les belles Eglises où nous allons je ne vous oublie pas. J'ai aussi pensé à vous devant les merveilles de la nature, à côté de ces montagnes de la Suisse que nous avons traversée, on prie si bien, l'on sent que Dieu est là! Comme je me semblais petite devant ces montagnes gigantesques! Ce pays de l'Italie est très beau nous jouissons maintenant de son beau Ciel bleu. Nous avons cette après-midi visité les monuments de Venise en gondole, c'est ravissant. Cela me semble très drôle d'entendre parler autour de nous la langue de l'Italie, elle est très belle, très harmonieuse. Les gens de l'hôtel m'appellent Signorella mais je ne comprends pas autre chose que ce mot qui veut dire petite demoiselle. Je voudrais écrire souvent mais c'est incroyable comme nos journées sont remplies, on ne peut écrire que le soir très tard Je suis toute honteuse de ma lettre, je l'ai écrite très vite et les idées ne se suivent pas, je vois que je n ai pas encore commencé à te dire ce que j'aurais voulu, j'ai tant de choses à te dire, tant à te demander, si je m écoutais je continuerais bien longtemps mais Céline ne me laisserait pas achever elle m'a même fait me dépêcher bien vite. Remercie mon oncle du bon petit mot qu il nous a mis, il nous a fait à tous bien plaisir, embrasse-le bien FORT pour moi. N'oublie pas ma petite Jeanne, je pense bien souvent à elle (2r tv) Adieu, petite soeur chérie, pense quelquefois à ta petite Thérèse qui pense si souvent à Toi (Tu sais, je n'ai pas oublié ce que tu as fait pour moi un Dimanche.)

Ta petite Thérèse

Papa va bien, il vous dit à tous bien des choses. P.C.T. Bonjour à Maria et à Marcelline

lundi 1 août 2011

J'ai demandé la grâce pour Jeanne au Sacré-Coeur de Montmartre

A soeur Agnès de Jésus et soeur Marie du Sacré-Coeur

6 novembre 1887


Paris. Hôtel de Mulhouse.


Mes chères petites soeurs,
                                          Céline n'a pas voulu que je vous écrive hier, je ne veux pas cependant que vous receviez une lettre d'elle sans un mot de votre petite Thérésita. Je vois que j'écris comme un vrai petit chat mais j'espère que vous ne m'en voudrez pas car je suis extrêmement fatiguée ; tout tourne autour de moi. Demain nous ne serons plus en France. Je n'en reviens pas de tout ce que je vois, nous avons vu de très belles choses à Paris mais tout cela n'est pas le bonheur. Céline va vous dire, si elle veut, les merveilles de Paris, pour moi je vais seulement vous dire que je pense bien souvent à vous, les belles choses de Paris ne captivent pas du tout mon coeur. Je suis un peu comme ma chère Marraine, j'ai toujours peur d'être écrasée, à chaque instant je me trouve cernée par les voitures. Oh ! mes chères petites soeurs, toutes les belles choses que je vois ne me donnent pas le bonheur, je ne l'aurai que quand je serai où vous êtes déjà...

J'ai été très heureuse à Notre-Dame-des-Victoires, j'ai beaucoup prié pour vous et pour ma Mère chérie. Je voudrais écrire à mes petites cousines mais ce sera pour une autre fois car je vais encore écrire à Léonie. Pauvre Léonie, que devient-elle ?... Je vous prie de leur dire que je pense beaucoup à elles. J'ai demandé la grâce pour Jeanne au Sacré-Coeur de Montmartre. Je pense qu'elle va comprendre. N'oubliez pas non plus mon bon oncle et ma chère Tante. Adieu ma chère Marraine et ma petite Confidente chérie, priez pour votre petite Thérésita. J'espère que vous penserez que j'ai écrit ma lettre le soir et très fatiguée, sans cela je n'oserais vraiment pas vous l'envoyer.

Embrassez pour moi ma Mère chérie.

dimanche 10 juillet 2011

Devenir une visitandine

A Léonie (octobre 1887)

Chère petite Soeur,
                                Je ne saurais te dire combien ta lettre m'a fait de plaisirs, merci de m'avoir si bien souhaité ma fête. J'aurais voulu t'écrire aussitôt mais nous sommes si pressées maintenant que cela m'a été impossible. Céline ne peut t'écrire car elle a trop à faire, mais cela ne l'empêche pas de penser à sa petite soeur qu'elle aime tant, elle me charge de t'embrasser, Tu me dis dans ta lettre de prier la Bse Marguerite-Marie pour qu'elle t'obtienne de devenir une sainte visitandine, je n'y manque jamais un seul jour. Je te remercie de m'avoir prévenue pour que je regarde mon joli petit Jésus il n'est pas abîmé, il est aussi frais que lorsque tu l'as quitté, j'ai embrassé son petit pied pour toi, sa petite main semblait te bénir de loin. Soeur chérie, j'aurais beaucoup de choses à te dire mais.

jeudi 16 juin 2011

Au Père Pichon

23 Octobre 1887
Mon révérend Père,

J'ai pensé, puisque vous vous occupiez de mes soeurs, que vous voudriez bien prendre aussi la dernière. Je voudrais pouvoir me faire connaître à vous mais je ne suis pas comme mes soeurs, je ne sais pas bien dire dans une lettre tout ce que je ressens. Je crois, mon Père, que malgré tout vous allez me deviner. Quand vous viendrez à Lisieux j"espère que je pourrai vous voir au Carmel pour vous ouvrir mon coeur. Mon Père, le Bon Dieu vient de m'accorder une grande grâce; depuis longtemps je désire entrer au Carmel, je crois que le moment est arrivé, Papa veut bien que j'entre à Noël. Oh! mon Père. comme Jésus est bon de me prendre si jeune! je ne sais comment le remercier Mon oncle me trouvait bien jeune. mais hier il m'a dit qu'il voulait faire la volonté du Bon Dieu. Mon Père, je viens vous demander de bien vouloir prier pour votre dernière enfant. Je reviens du Carmel, mes soeurs m'ont dit que je pouvais vous écrire pour vous dire tout simplement ce qui se passait dans mon coeur. Vous voyez, mon Père, que je l'ai fait espérant que vous ne refuseriez pas de me prendre pour votre petite fille. Bénissez votre second petit Agneau.

Thérèse

vendredi 10 juin 2011

Thérésitha l'aime de tout son coeur

A Soeur Agnès de Jésus

Samedi 8 Octobre 87

Ma petite soeur chérie,

Depuis mercredi, je cherche l'occasion de parler à mon oncle; ce matin elle s'est présenté. Mon oncle a été très bon; j'avais peur que comme c'était un samedi il ne soit pas content car ce jour-là il est très pressé, au contraire dès que je lui ai demandé de venir il a quitté sa lecture d'un air empressé il m'a dit que depuis quelque temps il se doutait que j'avais quelque chose à lui dire; ensuite, il m'a fait un petit sermon très AFFECTUEUX auquel je ne m'attendais; il m'a dit qu'il était très sûr de ma vocation, que ce n était pas cela qui l'empêcherait de me laisser partir, il n'y a que le monde je crois qui est un obstacle. Ce serait un véritable scandale public que de voir entrer une enfant au Carmel je serais la seule sur toute la France, etc... Cependant si le Bon Dieu le veut il pourra le montrer; en attendant mon oncle m'a dit que selon les règles de la sagesse humaine, il ne faut pas que je croie entrer avant dix-sept ou dix-huit ans ce sera encore très tôt. Mon oncle m a dit encore beaucoup de choses dans ce genre, mais il serait trop long de te les raconter. Comme tu le penses je n'ai parlé d'aucune date. Ma chère petite Pauline je suis encore bien contente que mon oncle ne trouve pas d'autre obstacle que le monde, je pense que le Bon Dieu ne sera pas embarrassé pour montrer à mon oncle quand Il le voudra que ce n est pas le monde qui l'empêchera de me prendre au Carmel Tu sais, ma petite soeur chérie, mon oncle m'a dit bien d'autres choses très gentilles mais je ne te dis que les obstacles qu'il a trouvés. Heureusement que pour le Bon Dieu ces obstacles n'en sont pas. Oh! ma Pauline chérie, je ne puis te dire aujourd'hui toutes les choses dont mon coeur est plein, je ne puis rassembler toutes mes idées. Je me sens malgré tout pleine de courage, je suis bien sûre que le Bon Dieu ne va pas m'abandonner Maintenant, comme mou oncle me le disait, va commencer mon temps d'épreuve, oh! prie pour mol prie pour ta Thérèsita, tu sais comme elle t'aime, c'est toi qui es sa confidente. J'aurais bien besoin de te voir mais c'est encore un sacrifice à faire à Jésus, oh! je ne veux rien lui refuser, même quand je me sens triste et seule sur la terre lui me reste encore et Ste'Thérèse n'a-t-elle pas dit; Dieu seul suffit! Pardonne-moi, ma Pauline chérie de t'envoyer cette lettre ou plutôt ce brouillon où les idées ne se suivent même pas; je ne sais même pas si tu vas pouvoir la lire tant elle est mal écrite mais mon coeur avait tant de choses dire que ma plume ne pouvait le suivre. Dis à ma chère Marraine que je pense beaucoup à elle pendant sa retraite. demande-lui de ne pas oublier sa filleule. A bientôt ma soeur chérie encore une fois ne m'en veux pas trop de t'envoyer cette lettre mais je n'ai pas le courage de la recommencer.
Ta petite Thérésitha

Je t'envoie ton petit porte-plume. Dis à ma Mère chérie, que sa Thérésitha l'aime de tout son coeur

lundi 6 juin 2011

Ta soeur qui t'aime

A Marie Guérin

Aux Buissonnets. 18 Août 87

Chère petite Marie,

Mon oncle vient de me dire que tu es malade, petite vilaine, dès que tu pourrais avoir un peu de plaisir, tout de suite tu te dépêches bien fort d'être malade Tu es bien heureuse que je sois loin de toi. sans cela bien certainement tu aurais eu affaire à moi. Et ma bonne Tante. comment va-t-elle? Toujours mieux j'espère. Hélas, comme les choses arrivent tout autrement qu on ne se le figure, je te voyais de loin courir gaiement dans le parc 1 regarder les poissons, te donner beaucoup de plaisir avec Jeanne, enfin je te voyais mener une vie de châtelaine; mais au lieu d'une vie de châtelaine, c'est une vie de malade que tu mènes là-bas. oh! ma pauvre chérie. je te plains de tout mon coeur, mais il ne faut pas te décourager, car tu as encore le temps de te promener et d'avoir du plaisir; tu n'as qu'a bien vite quitter ta chambre, qui, quoi que et dorée, n'est + pour le petit oiseau qui voudrait sautiller au beau Soleil qu'il aperçoit à travers les croisées + qu'une belle Cage. (Je m'aperçois que je viens de mettre la charrue devant les boeufs, je te prie de comprendre les petites croix que j'ai mises la phrase précédente.) Oui ma petite soeur CHÉRIE, tu as besoin du grand air du parc comme les petits oiseaux. Il faut que quand tu reviendras au milieu de nous tu sois fraîche comme une jolie rose qui vient de s'entrouvrir; oh! ma chérie, j'ai bien envie en parlant de roses de t'embrasser tes mignonnes joues, elles ne sont pourtant pas roses mais j'aime autant une belle rose blanche qu'une rose rouge; tache de faire devenir tes petites joues moins blanches et prie Jeanne de les embrasser pour moi, dis-lui que je pense aussi beaucoup à elle et je lui envoie un baiser de tout mon coeur. Ma chère Marie, j'ai laissé courir ma plume comme une petite folle et elle a écrit des choses qui ne sont guère faciles à lire ni à comprendre; je te prie de ne t'en prendre qu'à elle pour ces vilaines choses, mais ce que je ne veux pas que tu lui attribues, c'est l'affection que te porte ta petite soeur. Embrasse bien fort pour moi ma chère tante que j'aime de tout mon coeur. Adieu, petite soeur chérie, je t'envoie un bon baiser avec la recommandation de te guérir bien vite pour avoir un peu de plaisir.

Ta soeur qui t'aime,
Thérèse e.m.

mardi 31 mai 2011

Elle vous embrasse de tout son coeur

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Marie Guérin.

Aux Buissonnets, Le 14 Juillet 1887.

Ma mignonne petite Marie,
Je reçois a l'instant ta chère petite lettre, je ris encore en pensant à tout ce que tu me dis. Voyons, vilaine petite laide il faut d'abord commencer par te gronder: pourquoi as tu de nouveau porté ta figure chez le sculpteur? il l'a vraiment bien arrangée! J'ai été désolée en apprenant que tes vilaines petites joues avaient encore pris la forme d'un ballon: l'expérience aurait pourtant dû te corriger, il me semblait que tu en avais eu assez de la première fois. Je suis bien contente que ma bonne tante aille mieux; j'étais consternée quand j'ai appris qu'elle était souffrante; vraiment le bon Dieu vous envoie bien des épreuves cette année. Cette semaine n'est pas bien gaie non plus aux Buissonnets; c'est la dernière que notre chère Léonie passe avec nous; les journées coulent bien rapidement, elle n'a plus que deux jours à être avec nous. Mais enfin que veux-tu, ma pauvre chérie, a ma peine se mèle une certaine joie, je suis heureuse de voir enfin ma chère Léonie dans son centre; oui je crois que là seulement elle sera heureuse, à la Visitation elle trouvera tout ce qui iui manque dans le monde. Céline est en deuil de ses deux petits cordons bleus le mâle a été rejoindre sa compagne le lendemain matin. maintenant ses dépouilles mortelles sont chez l'empailleur Je souhaite. ma chérie. que la fin de ton séjour a Trouville soit plus gaie que le commencement. J'espère que le bon Dieu qui vous a tant éprouvés va maintenant vous donner beaucoup de plaisir Céline est désolée de ne pouvoir écrire à Jeanne mais elle est tellement pressée à cause de toutes les affaires de Léonie que cela lui est impossible. Dis à Jeanne qu'elle ne saurait croire combien Léonie a été touchée de sa lettre ainsi que de la tienne, elle vous embrasse de tout son coeur ainsi que ma bien chère petite Tante. Embrasse Jeanne bien fort pour moi. Dis à ma Tante combien je l'aime et garde pour toi une grande part de mes baisers. (J'ai entendu parler de la lettre du Carmel. Il parait qu'elle était bien amusante.) Papa vous envoie ses amitiés, en particulier à sa chère filleule
Thérèse

samedi 28 mai 2011

Je t'aime toujours de tout mon coeur

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Jeanne Guérin

27 juin 1887
(Ici, bateau à voiles dessiné à la plume)

Ma chère petite Jeanne,

N'ayant pas l'artiste Darel pour me dessiner un bateau et voulant cependant en mettre un au haut de ma lettre, j'ai été obligée de me mettre moi-même à en gribouiller un. Je viens, ma chère Jeanne, t'ennuyer pendant quelques instants, j'espère que ta migraine est entièrement passée; maintenant que la grande Anglaise est partie tu seras moins tourmentée et bien sûr que tout le monde se portera beaucoup mieux. Je pense que tu es bien contente de ne plus entendre mes sermons sur la mort de ne plus voir mes yeux qui te fascinent et de ne plus être poussée en allant chez les demoiselles Pigeon. J'ai à vous annoncer la mort de huit de mes chers vers à soie, il ne m'en reste plus que quatre; Céline leur a prodigué tant de soins qu'elle est arrivée à me les faire mourir presque tous de chagrin ou d'apoplexie foudroyante; je crains beaucoup que les quatre qui restent n'aient attrapé le germe de la maladie de leurs frères et qu'ils ne les suivent dans le royaume des taupes. Cela me semble bien drôle de me retrouver aux Buissonnets, ce matin j'étais toute étonnée de me voir à côté de Céline. Nous avons parlé à Papa de l'aimable proposition que ma bonne tante nous avait faite, mais c'est absolument impossible parce que Papa part Mercredi et restera très peu de temps à Alençon cette fois-ci. Au revoir, ma Jeanne chérie, je t'aime toujours de tout mon coeur,
Thérèse
e.m

mercredi 25 mai 2011

Prier le bon Dieu pour qu il te guérisse

A Marie Guérin.

Aux Buissonnets. Lundi 27 Juin 87

Ma chère petite malade,

Comment vas-tu ce matin? as-tu bien dormi cette nuit? ta dent te fait-elle moins souffrir? Voilà, ma chère petite Marie, toutes les questions que je m'adresse ce matin mais, hélas! personne ne peut me répondre et je suis forcée de les résoudre moi-même; aussi je le fais à mon avantage et je te vois allant beaucoup mieux. Je suis obligée de tourner la page car je viens de m'apercevoir que j'écrivais tout de travers; il y a si longtemps que je n ai tenu une plume que cela me semble tout a fait drôle Je reviens du Carmel, j'ai dit à Marie et à Pauline combien tu étais souffrante et elles vont bien prier le bon Dieu pour qu il te guérisse et pour que tu puisses jouir de ton temps de Trouville. J'aurais encore bien des choses à te dire. mon petit Louploup chéri, mais je n ai pas le temps car je compte encore écrire un mot à Jeanne d'ailleurs je craindrais de te faire mal aux yeux. ma lettre est un vrai brouillon et je ne sais comment je puis oser te l'envoyer ainsi. Je te quitte en t'embrassant non pas sur les deux joues, je craindrais de te faire mal aux dents, mais sur ton joli petit front.

Thérèse e. m. Surtout je recommande à mon cher petit Louploup de ne pas se gêner pour m'écrire cela ne m'empêchera pas de lui envoyer des lettres bien souvent. Il faut que mon petit Louploup mérite son nom, qu'il mange comme un vrai Louploup.

lundi 23 mai 2011

Ta vraie petite fille

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Marie.

Samedi 2 Octobre 6 heures du Soir Fête des St Anges

Ma chère petite Marie,

Nous venons de recevoir la dépêche je suis bien contente car je crois que cela veut dire que tu as vu le Père à Douvres, il t'a envoyé une lettre Mercredi qui te disait d'aller au devant de lui aujourd'hui. Tu ne peux pas te figurer ce que nous nous sommes tourmentées, Céline a envoyé des lettres à Douvres et à Calais poste restante Tous les jours la Ste Vierge a eu un cierge et je l'ai tant priée et suppliée que je ne pouvais croire que tu ne saurais pas que le père revenait aujourd'hui. Monsieur Pichon a aussi envoyé une lettre à Papa nous n'osions pas la décacheter, Pauline nous a dit que cela valait mieux parce que il y avait peut être quelque chose de pressé dedans, mais il y avait seulement que Monsieur Pichon ne savait pas encore le jour où le Père reviendrait et qu'il allait écrire au supérieur pour le savoir Oh ma petite Marie si tu savais comme je trouve que tu nous as dit bien vrai; le bon Dieu nous gâte mais tu ne te figures pas ce que c'est que d'être séparé d'une personne qu'on aime comme je t'aime si tu voyais tout ce que je pense mais je ne peux pas te le dire il est trop tard et j'ai écrit ma lettre toute de travers parce que je n'y voyais pas Ma petite Marraine chérie j'ai demandé à Pauline si les petites bouteilles or Bronze servaient pour la peinture à l'aquarelle elle m'a dit que non que c'était pour peindre les Saints et les statues je te dis cela pour ne pas que tu m'en achète comme souvenir. Je t'en conjure ne me rapporte rien cela me fera vraiment de la peine Léonie t'embrasse bien et papa aussi.

Aurevoir ma Marie bien aimée embrasse bien fort pour moi mon petit père chéri
Ta vraie petite fille qui t'aime autant qu'on peut aimer
Thérésita

samedi 21 mai 2011

Fête de Notre Dame du mont Carmel

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Marie Guérin.

Aux Buissonnets Jeudi 15 Juillet 1886

Ma chère Marie,

Tu es bien gentille de m'avoir écrit, ta lettre m'a fait beaucoup de plaisir, je suis bien contente que tu fasses de belles promenades comme celles que tu m'as racontée. elle m'a beaucoup intéressée Je viens de me balancer; Marie a peur que je devienne bossue et elle a demandé à Papa de pendre les anneaux et la balançoire; les anneaux me plaisent moins que la balançoire, j'ai les mains toutes rouges d'y avoir été Nous avons été hier passer l'après midi chez Madame Maudelonde et j'ai eu bien du plaisir avec Céline et Hélène Madame Papinot m'a donné congé pour demain en l'honneur de la fête de Notre Dame du mont Carmel afin que je puisse assister au sermon. 1 Tu vois ma Marie que je n ai pas des choses bien intéressantes à te raconter, je n'ai pas fait comme toi une promenade ravissante dont je puisse te faire part, mais j'espère que malgré cela ma pauvre petite lettre va te faire un petit peu de plaisir Au revoir ma chère petite Marie embrasse bien fort pour moi ma tante et Jeanne
Ta petite soeur qui t'aime beaucoup
Thérèse

jeudi 19 mai 2011

Ta petite cousine qui t'aime de tout son coeur

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Marie Guérin.

Aux Buissonnets Samedi 26 Juin 1886

Ma chère petite Marie, je te remercie bien d'avoir été assez gentille pour ne pas m'en vouloir de ne pas t'avoir écrit, aussi je me dépêche bien vite de répondre à ta gentille petite lettre, tu ne peux pas t'imaginer combien elle m'a fait de plaisir. Je suis bien contente que tu ailles mieux et que tu t'amuses beaucoup. Je ne connais pas de nouveau à Lisieux que je puisse t'appendre je sais seulement que nous allons tous bien.

Tu m as demandé dans ta lettre de te donner des nouvelles de Madame Papinot; elle va très bien et s'informe souvent de ta santé, pour les leçons elles marchent toujours très bien elles sont augmentées depuis quelques temps c'est pourquoi je n'ai pas pu t'écrire Dimanche. Je suis bien contente car demain je serai en blanc pour la procession Marie m'a essayé mes affaires et elles me vont très bien. Ma chère petite Marie je te charge d'embrasser bien fort pour moi ma bonne tante et ma petite Jeanne chérie Aurevoir ma petite cousine chérie excuse moi si ma lettre est mal faite et mal écrite c'est par ce que je me suis beaucoup dépêchée et je n'ai pas eu le temps de faire un brouillon. Céline me charge de bien t'embrasser ainsi que Jeanne et ma tante; je n'ai pas encore fait ta commission à Pauline mais je vais lui faire cet après midi. Ta petite cousine qui t'aime de tout son coeur
Thérèse

mardi 17 mai 2011

Mon petit Papa chéri

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Luois Martin

25 août 1885

Mon petit Papa chéri. Si tu étais à Lisieux c'est aujourd'hui qu'on devrait te souhaiter ta fête mais puisque tu n'y est pas je veux quand même et plus que jamais te souhaiter pour ta fête beaucoup de bonheur et surtout beaucoup de plaisir pendant ton voyage. J'espère mon petit père chéri que tu t'amuses beaucoup et que tu es très content de voyager. Je pense continuellement à toi et je prie le bon Dieu qu il te donne beaucoup de plaisir et que tu reviennes bientôt en bonne santé. Mon papa chéri pour ta fête Pauline m'avait fait de jolis vers afin que je te les récite le jour de ta fête, 3 mais puisque je ne peux pas je vais te les écrire:

Les Souhaits d'une petite Reine pour
pour la fête de son Papa-Roi


Si j'étais petite Colombe
Papa sais-tu bien où j'irais?
Ton coeur serait mon nid, ma tombe
Là je resterais à jamais


Si je m'appelais hirondelle
Bien souvent pendant les beaux jours
Je viendrais reposer mon aile
Père à l'abri de ton amour.


Si j'étais petit rouge-gorge
Je resterais dans ton jardin
De ta main le moindre grain d'orge
Me deviendrait un vrai festin.


Si j'étais rossignol sauvage
Je quitterais vite mon bois
Pour venir en ce frais bocage
Chanter tous mes airs à la fois.


Et si j'étais petite étoile
Je voudrais toujours être au soir
A cette heure où le jour se voile
Pour t'offrir un rayon d'espoir.


Longtemps à travers ta fenêtre
Je brillerais de mille feux
Et ne voudrais point disparaître
Sans te parler un peu des Cieux.


Et si j'étais un bel archange
Aux ailes toutes garnies d'or
Papa si j'étais petit ange
Vers toi je prendrais mon essor.


Je te montrerais ma Patrie
Dans un songe mystérieux
Je te dirais après la vie
Pour toi ce trône lumineux


Si tu voulais de blanches ailes
Je t'en apporterais des Cieux
Et vers les rives éternelles
Nous nous envolerions tous deux


Mais je n'ai point d'aile qui brille
Je ne suis point un Séraphin
Je suis une petite fille
Qu'on tient encore par la main.


Je suis une timide aurore
Un modeste bouton de fleur
Le rayon qui me fait éclore
Cher petit Papa c'est ton coeur!


En grandissant je vois ton âme
Toute pleine du Dieu d'amour
Cet exemple béni m'enflamme
Et je veux te suivre à mon tour


Je veux devenir sur la terre
Ta joie, ta consolation
Je veux t'imiter Petit Père
Toi si tendre si doux si bon.


J'aurais bien autre chose à dire
Mais il faut enfin s'arrêter
Papa donne moi ton sourire
Sur mon front dépose un baiser


Au revoir Mon Papa bien aimé. Ta Reine qui t'aime de tout son coeur


Thérèse