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mardi 17 mai 2011

Mon petit Papa chéri

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

A Luois Martin

25 août 1885

Mon petit Papa chéri. Si tu étais à Lisieux c'est aujourd'hui qu'on devrait te souhaiter ta fête mais puisque tu n'y est pas je veux quand même et plus que jamais te souhaiter pour ta fête beaucoup de bonheur et surtout beaucoup de plaisir pendant ton voyage. J'espère mon petit père chéri que tu t'amuses beaucoup et que tu es très content de voyager. Je pense continuellement à toi et je prie le bon Dieu qu il te donne beaucoup de plaisir et que tu reviennes bientôt en bonne santé. Mon papa chéri pour ta fête Pauline m'avait fait de jolis vers afin que je te les récite le jour de ta fête, 3 mais puisque je ne peux pas je vais te les écrire:

Les Souhaits d'une petite Reine pour
pour la fête de son Papa-Roi


Si j'étais petite Colombe
Papa sais-tu bien où j'irais?
Ton coeur serait mon nid, ma tombe
Là je resterais à jamais


Si je m'appelais hirondelle
Bien souvent pendant les beaux jours
Je viendrais reposer mon aile
Père à l'abri de ton amour.


Si j'étais petit rouge-gorge
Je resterais dans ton jardin
De ta main le moindre grain d'orge
Me deviendrait un vrai festin.


Si j'étais rossignol sauvage
Je quitterais vite mon bois
Pour venir en ce frais bocage
Chanter tous mes airs à la fois.


Et si j'étais petite étoile
Je voudrais toujours être au soir
A cette heure où le jour se voile
Pour t'offrir un rayon d'espoir.


Longtemps à travers ta fenêtre
Je brillerais de mille feux
Et ne voudrais point disparaître
Sans te parler un peu des Cieux.


Et si j'étais un bel archange
Aux ailes toutes garnies d'or
Papa si j'étais petit ange
Vers toi je prendrais mon essor.


Je te montrerais ma Patrie
Dans un songe mystérieux
Je te dirais après la vie
Pour toi ce trône lumineux


Si tu voulais de blanches ailes
Je t'en apporterais des Cieux
Et vers les rives éternelles
Nous nous envolerions tous deux


Mais je n'ai point d'aile qui brille
Je ne suis point un Séraphin
Je suis une petite fille
Qu'on tient encore par la main.


Je suis une timide aurore
Un modeste bouton de fleur
Le rayon qui me fait éclore
Cher petit Papa c'est ton coeur!


En grandissant je vois ton âme
Toute pleine du Dieu d'amour
Cet exemple béni m'enflamme
Et je veux te suivre à mon tour


Je veux devenir sur la terre
Ta joie, ta consolation
Je veux t'imiter Petit Père
Toi si tendre si doux si bon.


J'aurais bien autre chose à dire
Mais il faut enfin s'arrêter
Papa donne moi ton sourire
Sur mon front dépose un baiser


Au revoir Mon Papa bien aimé. Ta Reine qui t'aime de tout son coeur


Thérèse